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Constats et objectifs

            Nous ne savons pas comment nous bougeons et … nous ne le savons pas !

            Nous constatons dans notre quotidien les conséquences de la façon dont s’organise notre mouvement… mais méconnaissons la possibilité d’un lien avec le trouble ou la difficulté rencontrée.

            Nous en subissons les effets (tensions et douleurs) induits le plus souvent par des habitudes installées insidieusement ou suite à un traumatisme… mais sommes persuadés de leur caractère irréversible.

            Nous avons en nous le potentiel de mouvement pour y remédier, la capacité d’en acquérir les moyens... mais là encore nous ne le savons pas…

            Chacun de nos mouvements volontaires a un but, une intention, mais il peut se trouver confronté à des conflits entre muscles ou à une accoutumance (conséquence d’un apprentissage passé ou d’un traumatisme), autant de facteurs inhibiteurs du mouvement nécessitant, avant la mise en mouvement, de percevoir des informations.

Percevoir avant d’agir, et pour pouvoir agir, implique de pouvoir repérer ses sensations : ce que je ressens guide mon action et ce que je veux faire (intention) guide ma perception. Cela passe par la sollicitation des différents capteurs de mouvement, d’où la nécessité d’apprendre à apprivoiser ces capteurs, en premier lieu les capteurs liés au sens du mouvement.

            Savoir distinguer les différences dans ses sensations (étape essentielle) et avoir ainsi le choix du mouvement différent, le plus fluide, le plus harmonieux et généralement aussi… le plus efficace : c’est la voie offerte par Feldenkrais, voie d’accès à la qualité du mouvement, mouvement exempt de tensions, fatigue inutile et douleurs.

            Cette capacité de « distinction » dans ses sensations émane d’un processus comparatif lié à la faculté de pouvoir choisir, à la nécessité de devoir le faire pour améliorer sa qualité de vie. Elle fait l’objet d’un apprentissage : « savoir ce que l’on fait pour faire ce que l’on veut » (M. Feldenkrais).

La pratique

              Feldenkrais a fait le constat suivant : nos limitations dans l’ampleur ou la fluidité d’un mouvement ne proviennent pas en général de limites mécaniques au niveau des articulations. Elles proviennent de la façon dont le système nerveux organise ce mouvement. Il a donc conçu des séances qui donnent au cerveau des informations pertinentes et l’entraînent, de façon progressive, à mieux organiser et fluidifier le mouvement. Les participants sont invités à explorer une grande variété de mouvements, plutôt inhabituels, et à porter leur attention sur les sensations ressenties.

             La démarche implique qu’on accorde une très grande attention à l’écoute et au suivi de nos sensations. Ces explorations successives vont permettre au cerveau d’acquérir des informations précises qu’il intègre aussitôt pour les utiliser automatiquement dans la vie quotidienne. Ses capacités d’adaptation et d’apprentissage sont ainsi exploitées pour :

  • apporter une meilleure fluidité, souplesse et efficacité à ses mouvements, au quotidien et dans la pratique sportive et artistique

  • apprendre à modifier certaines habitudes génératrices de tensions, douleurs et stress

  • redécouvrir le plaisir de bouger avec aisance, harmonie et maîtrise de soi.

 

             La méthode Feldenkrais est une méthode d’apprentissage (ou réapprentissage) corporel. Elle se pratique suivant deux modes d’approche :

1 – En ateliers collectifs : le praticien ne fait pas de démonstration mais propose oralement aux participants une exploration « en mouvements », ceux-ci étant effectués lentement et avec le minimum d’efforts. Il les invite à porter leur attention sur les sensations et échos perçus dans les différentes parties du corps. Ces explorations s’appuient, comme chez le bébé, sur un processus d’apprentissage « organique » : les participants apprennent ainsi à partir de leur propre expérience sensori-motrice et non à partir de modèles ou de règles imposées de l’extérieur.

            Ce processus de prise de conscience par le mouvement se traduit par une réappropriation de son corps et de ses sensations par la sollicitation des zones cérébrales associées (insuffisamment éveillées ou en état de dysfonctionnement). La plasticité neuronale qui met le système nerveux en capacité de s’adapter en testant de nouvelles connections permet ainsi au corps, par prises de conscience progressives, de trouver de nouvelles solutions.

 

2 – En séances individuelles dites d’« intégration fonctionnelle ». Cette fois le praticien va guider directement, par le toucher, la personne dans son apprentissage de prise de conscience. Il va d’abord devoir procéder à un transfert de prise en charge du travail du muscle tendu et une fois la tension disparue il va l’amener progressivement à de nouvelles solutions.

           Cette démarche d’exploration interactive, induisant de nouveaux schémas moteurs, est à la base d’un apprentissage d’une gestion saine de ses gestes et postures, d’une restauration de ses sensations, d’une découverte (ou redécouverte) de comportements corporels plus faciles (plus économiques ou moins traumatisants). C’est la voie vers le mouvement « intelligent ».

          Générateur de qualité dans le mouvement et source de réduction des tensions et douleurs le processus « d’intégration fonctionnelle » se révèle être un outil subtil, précieux et innovant. 

  

              « C’est la méthode la plus sophistiquée et efficace que j’ai jamais vue en ce qui concerne nos fonctions endommagées, aussi bien sur le plan de la récupération que de la prévention » (Margareth Mead – Célèbre anthropologue) 

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